Nous sommes des scientifiques pour rendre la technologie utile à nos clients et réduire un accident en incident

Nous sommes des scientifiques pour rendre la technologie utile à nos clients et réduire un accident en incident

baseline-home / Portail du risque chimique / Accidents domestiques / A la découverte des risques chimiques liés aux produits d’entretien

A la découverte des risques chimiques liés aux produits d’entretien

Définition

Les produits d’entretien sont des composés chimiques qui se caractérisent essentiellement par leur pH appelé aussi potentiel hydrogène. Ils sont généralement utilisés dilués dans l’eau et donnent leur pouvoir mouillant à l’eau grâce aux agents tensio-actifs qu’ils contiennent.

Leur pH varie de 0 à 14 ; les produits à pH neutre (pH voisin de 7) sont des détergents, ceux qui ont un pH se rapprochant de 0 sont des produits d’entretien acides dont la fonction sera de détartrer, alors que ceux dont le pH se rapproche de 14 sont des produits dits alcalins ou basiques dont la fonction sera de dégraisser ou de décaper.

Une autre caractéristique des produits d’entretien est sa composition qui est en général à base de tensio-actifs (cationiques, anioniques, non-ioniques, zwitterions). Ce sont ces agents tensio-actifs qui donnent à l’eau son pouvoir nettoyant (par exemple l’eau de javel qui ne contient aucun tensio-actif n’a aucun pouvoir nettoyant).

Composition des détergents

Au sens large, on utilise le terme de détergent pour désigner un produit nettoyant ne contenant pas de substance antimicrobienne. Les produits d’entretien usuels sont des détergents.

Utiliser un détergent, c’est rendre propre visuellement une surface mais qui ne sera pas pour autant dépourvue de micro-organismes.

Un détergent est composé principalement d’agents nettoyants qui sont des savons ou des tensio-actifs de synthèse, le plus souvent issus du pétrole, associés à des additifs destinés à renforcer l’action des tensio-actifs.

Historiquement, la première application des tensio-actifs a été le lavage après la découverte du savon. Depuis l’antiquité, on savait fabriquer des graisses animales ou végétales que l’on chauffait avec la cendre. On procédait ainsi empiriquement à la saponification des triesters du glycérol par les bases contenues dans les cendres et on obtenait des savons qui sont des sels de sodium ou de potassium des acides gras constituant les graisses. Un savon est un tensio-actif anionique dont la partie hydrophile est l’ion carboxylate -COO- et la partie lipophile la longue chaîne carbonée linéaire de l’acide gras.

Les agents tensio-actifs ont été introduits sur le marché afin de remplacer les savons (sels alcalins d’acides gras) d’efficacité réduite dans les eaux dures à cause de la formation des sels alcalino-ferreux insolubles.

Les molécules des principes actifs sont constituées de deux parties distinctes : l’une comprenant une ou plusieurs chaînes hydrocarbonées hydrophobes linéaires ou ramifiées, l’autre des groupements terminaux ou latéraux polaires hydrophiles pouvant être chargés positivement, négativement ou neutre, structure particulière permettant de modifier les propriétés physiques des surfaces en abaissant les tensions superficielles et interfaciales et d’être ainsi le facteur principal de l’action de nettoyage.

On distingue les détergents anioniques, cationiques et non-ioniques plus accessoirement les détergents zwitterions s’ionisant négativement (anions) ou positivement (cations) selon les conditions du milieu.

Les détergents anioniques

Ils libèrent une charge négative (anion) en solution aqueuse, leur partie hydrophile est chargée négativement. Ils sont en général utilisés pour leur pouvoir moussant.

Parmi les plus importants, on peut citer le sulfonate d’alkylbenzène, le sulfate d’alkyléther, l’alkylsulfate, le dodecylsulfate de sodium. Ces détergents sont très efficaces et utilisés dans les lessives et produits de nettoyage.

  • Le dodecylsulfate de sodium ou laurylsulfate de sodium est composé d’une chaîne de douze atomes de carbone rattachée à un groupement sulfate conférant à la molécule les propriétés amphiphiles nécessaires pour un détergent. Il est considéré comme le tensio-actif le plus utilisé dans les produits ménagers, les dentifrices, shampoings, mousses à raser, bains moussants. Comme tous les détergents, il enlève l’huile de la peau et peut ainsi entraîner des irritations de la peau et des yeux (en enlevant le film hydrolipidique) et il peut aggraver des problèmes de peau chez les sujets atteints d’hypersensibilité chronique. Certaines études auraient montré que l’utilisation d’un dentifrice contenant du dodécylsulfate de sodium pourrait éviter la récidive des ulcères aphteux.
  • Le dodécylsulfate d’ammonium : tensio-actif fabriqué à partir de l’huile de coprah qui contient trois acides gras (acide laurique, myristique et palmitique). Il est aussi classé irritant à l’état pur et doit être utilisé dans les produits destinés à être rincés. S’il est utilisé en solution concentrée, il est un irritant sévère pour la peau, les yeux et les voies respiratoires.
    Le dodécylsulfate de sodium et d’ammonium sont des alkylsulfates.
  • Le dodécylbenzènesulfonate de sodium : tensio-actif moins irritant que les alkylsulfates utilisé comme agent moussant dans les lessives et cosmétiques.
  • Le dodécylbenzènesulfonate de magnésium contenant de 10 à 14 atomes de carbone, famille des alkylsulfonates, irritation cutanée en fonction de la concentration.
  • Le lauryl éther sulfate de sodium : à ne pas confondre avec le dodécylsulfate de sodium est un tensio-actif peu coûteux et le plus utilisé dans les nettoyants cosmétiques mais qui est probablement l’ingrédient le plus dangereux. C’est un irritant cutané primaire utilisé par certains laboratoires pour irriter la peau des animaux et tester ensuite les agents de guérison efficaces pour traiter ces lésions cutanées induites. C’est aussi un irritant sévère pour les yeux. Son utilisation chez les enfants est préoccupante. On sait que si ce tensio-actif pénètre dans les yeux il peut entraîner de façon irréversible des dommages (cataracte).On accuse aussi ce tensio-actif d’être responsable d’une chute de cheveux due à des lésions du follicule. En résumé, non seulement il dissout les graisses cutanées mais on pense qu’il dénature les protéines de la peau permettant un accès facile à des contaminants environnementaux avec risque d’infection. Ces hypothèses restent cependant controversées. De nombreux produits peuvent contenir du sodium laureth sulfate : savons, shampoings, dentifrices, liquides vaisselle, lessives, shampoings enfants, nettoyeur de tapis, colle pour tissu, nettoyants pour le corps, crèmes à raser, mascaras, solutions rince-bouche, lotions hydratantes, crèmes hydratantes, crèmes solaires etc…En résumé, les détergents anioniques sont surtout des irritants cutanés et oculaires mais des cas d’eczéma de contact ont été décrits et seraient liés à la présence de contaminants du lauryléther sulfate de sodium (sulfones), des dérivés de sulfosuccinates, des dérivés hydrolysés de protéines (huile de coco), du méthylcocolaurate de sodium, du dodécylsulfate de sodium, du dodécylalkylsulfonate, du sulfate de triéthylamine polyéthylèneglycol cocamide.

Les détergents cationiques

Ils possèdent un ou plusieurs groupements fonctionnels s’ionisant en solution aqueuse pour fournir des ions organiques chargés positivement et responsables de l’activité de surface. Les détergents cationiques regroupent les ammoniums quaternaires, les amides d’éthylène diamine ou de propylèneimine, les sels d’alkylpyridinium et d’alkylmorpholinium, les sels de sulfonium et de phosphonium.

Les détergents les plus utilisés sont les ammoniums quaternaires qui possèdent un pouvoir bactéricide (désinfectant) et ont une mauvaise biodégrabilité. En contact avec les détergents anioniques, ils forment des composés insolubles (neutralisation).

Les détergents cationiques sont utilisés en milieu hospitalier et dans les industries alimentaires.

Les ammoniums quaternaires

Les plus utilisés sont :

  • le chlorure de benzalkonium,
  • le bromure de cetrimonium,
  • le benzododecinium,
  • le cetylpyridinium,
  • le quaternium 15.

Les propriétés des ammoniums quaternaires sont : tensioactives cationiques (détergent) et antimicrobiennes.

Leur mode de contamination est essentiellement cutané et oculaire. Ils sont responsables de dermatite de contact et d’allergie cutanée (indemnisée en France par le tableau 65 des maladies professionnelles si l’origine professionnelle est prouvée). L’allergie respiratoire est décrite lors d’inhalation répétée d’aérosols dans les industries où ils sont fabriqués et manipulés. A noter qu’il existe certaines associations dangereuses comme leur utilisation avec des dérivés chlorés.

Le contact avec les ammoniums quaternaires présents dans les produits d’entretien peut faciliter l’apparition de dermatite irritative ou allergique sur les lieux du travail rendant très difficile le diagnostic de maladie professionnelle.

Il ne faut pas négliger le risque de brûlures cutanées si les consignes de sécurité concernant leur dilution ne sont pas respectées dans un but d’alléger la pénibilité du ménage.

Leur utilisation en tant que tensio-actif et désinfectant ainsi qu’herbicide, fongicide et dans les assouplissants textiles est dangereuse pour l’environnement. Bien qu’ils soient biodégradables partiellement, ce sont des biocides qui provoquent la dégradation des acides gras insaturés, ce qui aboutit à la mort. Ils pénètrent dans les organes aériens mais migrent peu, ce sont avant tout des produits de contact. Ils sont très solubles dans l’eau et sont absorbés par les argiles où de ce fait, ils ne se dégradent que très lentement. Ils peuvent entraîner des effets à long terme sur l’environnement aquatique.

Utilisés en tant que détergents cationiques, les intoxications par voie générale sont exceptionnelles, seule l’ingestion accidentelle ou volontaire de paraquat a été décrite.

  • Les amines éthoxylées sont utilisées comme tensio-actifs cationiques et sont responsables d’irritation cutanée et oculaire.
  • L’oxyde de lauryldiméthylamine est un tensio-actif cationique allergisant.
  • Le lauryloxypropylamine est un tensio-actif cationique allergisant.

Les détergents non-ioniques

Ce sont le plus souvent des produits de condensation des oxydes d’éthylène ou de propylène sur des molécules hydrophobes (acides gras, alcools gras, alkylphénols, polypropylène glycols, amines,…) et ils correspondent à la classe la plus importante du fait de la très bonne tolérance cutanée qu’ils présentent et de ce fait sont les plus utilisés.
Les principaux produits sont les suivants :

  • alkylglucosides,
  • les alcanolamides,
  • les éthers et esters des polyoxyalkylèneglycols,
  • les alcools éthoxylés.

Les détergents non-ioniques moussent moins que les autres types de détergents et de ce fait sont utilisés dans l’industrie textile, la cosmétologie, pour leur pouvoir émulsionnant ou solubilisant. De plus, compatibles avec toutes les classes de tensio-actifs, ils neutralisent l’effet irritant des tensio-actifs anioniques.

Les détergents zwitterions

Ils possèdent un ion hybride, c’est-à-dire qu’ils forment en milieu acide des cations et en milieu alcalin des anions. Le caractère anionique des zwitterions est dû à la présence d’un groupement acide (CO2H ou SO3H) et le groupement cationique à un groupe azote lié à une longue chaîne grasse. Les plus utilisés sont les bétaïnes qui ont un excellent pouvoir moussant et détergent. Cette famille est peu irritante ; seules certaines impuretés ont été responsables d’une sensibilisation cutanée. C’est le cas de la 3-diméthylaminopropylamine qui est un résidu de synthèse trouvé dans la cocamidopropylbétaïne. Actuellement les cocamidopropylbétaïnes ne contiennent plus cette impureté.

Autres composants des produits d’entretien

La liste des produits d’entretien et de nettoyage est vaste et leurs composants varient en fonction des besoins et exigences de la ménagère. Dans cet article nous évoquerons les principaux constituants afin d’établir les principaux risques encourus s’ils sont mal utilisés ou mal dilués.

Les principaux acides

Ils sont utilisés pour leur pouvoir détartrant et désincrustant. Ils servent en effet surtout pour dissoudre des dépôts minéraux provenant de l’eau (carbonate de calcium) et des substances alimentaires (phospholipides et calcium du lait, acide oxalique des végétaux, tannins des vins, etc.).

Les acides minéraux les plus couramment utilisés pour leurs propriétés détartrantes et désincrustantes sont le chlorure d’hydrogène, l’acide nitrique, l’acide phosphorique et l’acide sulfamique. Tous ces acides sont corrosifs et oxydants même pour l’inox.

Les acides organiques sont aussi utilisés. Ils sont beaucoup moins corrosifs, souvent moins dangereux, certains ont un pouvoir séquestrant (chélation des ions minéraux). Les plus utilisés sont l’acide succinique, lactique, acétique, tartrique, citrique, adipique et gluconique.

Dangerosité et risque de lésion chimique en cas de contact cutané ou oculaire :

  • L’acide phosphorique : triacide non oxydant, de formule H3PO4. Il est moins agressif et plus faible que les autres acides minéraux mais attaque tout de même les métaux ferreux, l’aluminium et le zinc. Il est de loin le meilleur détergent et il est possible d’utiliser de nombreux tensio-actifs en association. Cependant tous les tensio-actifs moussent en milieu acide et pour obtenir la même efficacité, il faut utiliser des concentrations dix fois plus élevées. Il a une très bonne fonction dispersante. Il est souvent utilisé quand l’emploi d’acide nitrique est trop dangereux. Son pouvoir détartrant est bon et peut remplacer le chlorure d’hydrogène trop corrosif ; seul inconvénient : il forme des sels calciques peu ou pas solubles. Sa corrosivité varie selon les concentrations et la durée de contact. Les projections cutanées, oculaires iront d’un simple érythème à des brûlures sévères voire des nécroses définitives si non traitées. Les lésions oculaires (simple érythème en cas de solution < à 1 %) peuvent être responsable non seulement d’ulcères de la cornée mais de cécité définitive. L’ingestion de solutions diluées sera responsable d’une gastrite alors qu’une solution concentrée sera responsable de brûlures du tractus digestif avec risque de sténose et de détresse respiratoire par destruction du carrefour aérodigestif. En cas d’ingestion massive, l’apparition d’un choc avec acidose métabolique intense et/ou coagulopathie de consommation par nécrose tissulaire pourra être fatale. L’inhalation d’aérosol peut induire une dyspnée asthmatiforme ou une irritation des muqueuses respiratoires avec risque d’un OAP retardé. Ces accidents gravissimes sont exceptionnels et sont consécutifs lors du contact avec des solutions concentrées et d’un traitement insuffisant et retardé.
  • L’acide chlorhydrique : acide fort de formule HCl. Commercialement, on le trouve à 32 ou 36 % en poids. Il est vendu comme décapant et détartrant. Ses solutions sont liquides et incolores ou jaune pâle. C’est un liquide fumant si la teneur en HCl est supérieure à 20 %. Il attaque la plupart des métaux avec un dégagement d’hydrogène. Les molécules d’HCl se dissolvent dans l’eau avec un dégagement éventuel de chlorure d’hydrogène. Il est réservé aux grosses opérations de détartrage mais, dans ce cas, il faut utiliser des produits complets comportant entre autres des inhibiteurs de corrosion. C’est un des acides le plus courant mais d’utilisation difficile liée aux vapeurs corrosives qu’il émet. La toxicité est voisine de celle de l’acide phosphorique mais les lésions apparaissent pour des concentrations aqueuses inférieures.
  • L’acide fluorhydrique : acide de formule HF. Il présente un corrosif et toxique. il peut être utilisé en association avec l’acide nitrique pour le décapage acide de l’acier inoxydable. Il est rarement utilisé dans les produits d’entretien courants (sauf comme antirouille sous forme de crayon, ou en faible concentration dans les nettoyants pour jantes de voiture). Pour en savoir plus sur ses risques voir PROMETRA, fluorure d’hydrogène ou l’article suivant

L’acide sulfamique : acide minéral de formule NH2 -SO3H. C’est un produit cristallin, blanc, stable, non hygroscopique et non corrosif. Il offre une grande facilité de manipulation et une grande sécurité d’emploi. Sa solubilité dans l’eau est relativement faible à froid et augmente avec la température, par contre ses sels sont extrêmement solubles dans l’eau. La solubilité du sulfamate de calcium obtenue par action du sulfure d’hydrogène sur le carbonate de calcium est de 79 g dans 100 grammes d’eau. C’est un acide fort qui se place entre le chlorure d’hydrogène et l’acide phosphorique. On peut donc en déduire sa toxicité qui sera moindre que celle du chlorure d’hydrogène et fonction de sa concentration et de la durée d’exposition. A noter qu’il peut induire des fissurations torpides des mains lors de contact cutané répété. Il attaque les métaux tels que l’acier doux, la fonte, le zinc, le magnésium mais il est moins corrosif que les autres acides minéraux. Il peut donc servir au nettoyage du matériel en acier inox, en cuivre, en laiton et à l’occasion en aluminium. C’est un agent de nettoyage et de détartrage et il est utilisé dans les cas où les risques de corrosion sont très importants.

Autres acides

  • L’acide acétique : acide organique utilisé dans la formulation des produits de rinçage.
    Sa réactivité et son risque de lésion est fonction de sa concentration et de la durée de contact. Des cas d’irritation de la peau et des muqueuses oculaires et respiratoires ont été décrits. Quelques cas de dermatoses hyperkératosiques ont été signalés.
  • L’acide citrique : composé à fonctions multiples (triacide, monoalcool). Il entre dans la composition des produits de rinçage.
    Sa potentiel corrosif est faible mais peut induire des dermites irritatives et allergiques ainsi que des lésions oculaires (conjonctivite, œdème de la cornée, ulcérations) si la solution est concentrée.
  • Les acides succinique, tartrique, lactique, adipique et glucuronique utilisés dans les produits de rinçage sont peu toxiques et induisent, si très concentrés, un léger érythème.
    Seul l’acide tartrique ingéré (30 ml) a été responsable de troubles digestifs, hépato-rénaux et de convulsions chez l’enfant.
  • L’acide oxalique : acide fort dont le potentiel corrosif est voisin de celui du chlorure d’hydrogène. C’est un diacide de formule COOH-COOH. Il entre dans la composition des produits acides pour enlever les tâches de rouille sur les carrelages et sur les textiles.

Les bases

On utilise surtout la soude et la potasse. La soude est le produit le plus utilisé en raison de son faible coût. La soude agit en saponifiant les souillures grasses et en les solubilisant. La formule chimique de la soude, NaOH, correspond à la dénomination générale de l’hydroxyde de sodium. La dissolution dans l’eau de l’hydroxyde de sodium s’appelle lessive de soude et la substance solide (perles, paillettes) que l’on obtient par évaporation de la lessive se nomme la soude caustique.

L’hydroxyde de sodium est une base forte qui est très soluble dans l’eau. C’est une substance cristalline d’une densité environ deux fois supérieure à l’eau.

La lessive de soude est la solution aqueuse, claire, incolore et visqueuse de l’hydroxyde de sodium. Il s’agit d’une base forte et corrosive qui réagit violemment au contact des acides avec dégagement de chaleur. En fonction de son application, on l’utilise en solution à 33 ou 50 %.

La lessive de soude est utilisée comme matière première dans la production de soude caustique.

La potasse est plus chère mais produit des savons plus solubles que la soude. L’ammoniac est peu utilisé en raison des vapeurs toxiques qu’il émet.

Les adjuvants et autres activateurs

Les agents complexants ou chélatants

Ils sont utilisés comme antitartres et presque tous les détergents industriels et ménagers contiennent des agents complexants.

Les plus utilisés sont des composés minéraux comme les phosphates (tripolyphosphates, orthophosphates et pyrophosphates), utilisés pour :

  • éliminer une partie de la dureté de l’eau par séquestration,
  • baisser la quantité d’agents tensio-actifs,
  • améliorer la mouillabilité,
  • le contrôle du pH.

Cependant, les phosphates posant de gros problèmes environnementaux en favorisant l’eutrophisation des eaux naturelles, on a tendance à les remplacer par des silicates (orthosilicates, métasilicates et silicates liquides). L’utilisation des silicates est cependant délicate puisqu’il faut veiller à ce que le pH reste très alcalin et que les rinçages soient de bonne qualité (risque de dépôts blanchâtres de silice que l’on peut enlever qu’avec le fluorure d’hydrogène).

On utilise alors de préférence les aluminosilicates de sodium (appelés zéolithes) pour remplacer les phosphates dans les lessives.

Les agents complexants organiques

L’acide éthylènediamine tétraacétique ou EDTA est un agent anticalcaire qui forme avec les métaux des complexes qui se retrouvent dans les rivières et qui est plus dangereux que les phosphates pour l’environnement. On peut aussi citer les dérivés de l’acide gluconique, ceux de l’acide glucoheptonique et de l’acide phosphonique. Le citrate de sodium est un bon substitut des phosphates car il neutralise bien le calcium et le magnésium ; il a aussi un bon pouvoir tampon.

Les additifs

Ils peuvent être ajoutés aux détergents en petite quantités.

Parmi les composés apportant un danger on peut citer :

  • les enzymes pouvant être responsables d’allergie respiratoire et cutanée lors de la fabrication des détergents comme les protéases (subtilisine), les lipases, amylases,
  • les agents de blanchiment comme le perborate de sodium, les azurants optiques.

Les agents oxydants améliorent les capacités de détergence d’une solution en libérant de l’oxygène ou du chlore actifs qui s’attaque aux souillures. Parmi les générateurs d’oxygène actif, l’hypochlorite de sodium (eau de javel) est le plus connu et utilisé, mais son efficacité est réduite aux températures élevées.

Les autres générateurs d’oxygène actifs sont les peroxydes : eau oxygénée, perborate de sodium, percarbonate de sodium.
Parmi des générateurs de chlore actif, le phosphate trisodique chloré est connu. Ce composé soluble dans l’eau reste stable même à des températures assez élevées et est un bon substitut de l’eau de javel. D’autres composés générateurs de chlore actif ont une origine organique (chloramine T, sel sodique de l’acide dichloroisocyanurique). A noter que ces produits sont des irritants très importants.

Des abrasifs sont utilisés pour renforcer le nettoyage par une action mécanique. Les farines de bois et synthétiques (polyéthylène, polyuréthanes qui ont tendance à remplacer les farines naturelles (ex. coques de noix).

On peut aussi citer les solvants pour certaines salissures tenaces (alcools, solvants chlorés, solvants cétoniques, esters de glycol, solvants aromatiques etc…).

Les parfums peuvent aussi être utilisés et être responsables d’allergie de contact.

Les désinfectants et les antiseptiques seront traités dans un autre article.

Lavage d’urgence des projections corrosives ou irritantes (sauf les fluorures) des produits d’entretien:

  • En cas de contact cutané :
    • lavage d’urgence avec la solution Diphotérine®, dans la première minute, et en première intention (micro DAP (100 ml) ou mini DAP (200 ml) ou DAP (5 L) en fonction de l’étendue des lésions). Consulter un spécialiste.
    • en l’absence de solution Diphotérine®, lavage immédiat à grande eau, 15 minutes au minimum. Retirer les vêtements souillés sous la douche. Consulter un médecin ou hospitalisation en ambulance médicalisée, surtout si le contact cutané est étendu ou si des lésions cutanées apparaissent.
  • En cas de projection oculaire :
    • lavage d’urgence avec la solution Diphotérine® dans la première minute (500 ml) et en première intention durant 3 minutes en s’assurant que l’œil est bien ouvert. Consulter obligatoirement un spécialiste.
    • en l’absence de solution Diphotérine®, laver immédiatement à grande eau l’œil, paupières bien écartées au moins 15 minutes. Consulter obligatoirement un ophtalmologue.

Conclusion

  • En résumé, les produits d’entretien sont des irritants plus importants et des produits souvent sensibilisants, entrainant des accidents domestiques dont la prévalence est sous estimée. Ils sont parfois responsables de dermatoses chroniques parfois invalidantes. La prévention nécessite de respecter les modalités d’emploi et de dilution et de porter des gants, des lunettes et vêtements de protection.
  • La prévention médicale en cas de projection cutanée sera fonction du produit (d’où la nécessité de connaître les composants) et de sa concentration. (voir plus haut acides et bases).
  • La prise en charge repose sur une décontamination commençant le plus vite possible, idéalement dans la 1ère minute avec la solution DIPHOTERINE®.
    De toute façon, toute projection même minime, nécessitera un lavage soigneux et une consultation médicale obligatoire
    .
  • En cas d’allergie cutanée, il est nécessaire de faire une enquête précise comprenant l’inventaire des composants, les temps et délai d’exposition afin d’isoler l’allergène. Il est parfois utile d’apporter le produit incriminé et la fiche de sécurité (FDS) au dermatologue afin de préciser le diagnostic. De plus, des allergies croisées avec les cosmétiques sont relativement fréquentes.
  • Il ne faut pas oublier les risques pour l’environnement car les produits d’entretien sont rejetés massivement dans les égouts, or ils sont en partie non biodégradable et il faut donc essayer de les utiliser avec parcimonie en sachant que certaines alternatives existent (par exemple le vinaigre lors de la dernière eau de rinçage élimine le calcaire, évitant ainsi l’usage des assouplissants). Egalement dans le cadre professionnel, afin d’éviter le sur accident, en cas de déversement, il est utile d’utiliser des solutions agglomérantes et neutralisantes du produit chimique.
Partager